L'érotisme au XIXè siècle
Dernière mise à jour : 13 juin 2022
Un article de Le Soir Belgique
À travers les époques, ce qui a choqué, ce n’est pas tant l’existence de la pornographie que sa diffusion. Cela apparaît très clairement dans les rapports de police que j’ai pu lire. Que l’on puisse acheter des images cochonnes dans l’arrière-boutique d’un libraire ne gênait pas les autorités, même quand les ligues de vertu jouaient les indignés. Mais il était par contre beaucoup plus mal vu de distribuer ces mêmes images dans un kiosque de la gare Saint-Nazaire.
Le sexe est une affaire de classes
En matière de sexualité, on a assisté à un mouvement de balancier entre des époques plus permissives et d’autres plus répressives. Ces dernières suscitant d’ailleurs souvent les images les plus malsaines et les plus glauques. La période qui s’étend de 1918 aux années 30 correspond à une soif de liberté et d’expériences. Après ce qu’ils avaient vécu pendant la Grande Guerre, tant les hommes que les femmes n’acceptaient plus de se laisser mener en bateau. Il y a eu une explosion tant au niveau politique qu’au niveau des mœurs. Dans l’intimité du boudoir, ils avaient envie de s’amuser. Ma grand-mère se souvenait avoir vu au Bois de Boulogne des femmes se promener nues sous un manteau de fourrure.